La LEO : une avancée positive
Notre collègue Mireille Moia Carrard nous livre sa prise de position sur la Loi sur l'enseignement obligatoire, soumise à la votation populaire ce 4 septembre.
Lors des votations cantonales du 4 septembre prochain nous aurons à nous positionner quant à l'acceptation du contre-projet du Grand Conseil, « la nouvelle loi sur l'enseignement obligatoire, la LEO » ou celle de l'initiative « Ecole 2010 sauver l'école ».
Pour garantir un projet d'école ouverte et exigeante en phase avec l'évolution constante et souvent complexe du monde dans lequel les jeunes sont amenés à se faire leur place, l'application de la LEO est selon moi une nécessité.
Pour ne citer qu'un des nombreux aspects qualitatifs qui apparaissent à la lecture de ces nouveaux articles de loi, un accent important est mis sur la poursuite de la qualité de l'enseignement dispensé jusqu'à présent, en ajustant notamment la dotation horaire nécessaire.
En outre, j'aimerais relever 2 dispositions particulièrement positives amenées par la LEO :
-1) l'attention accordée à la pluralité des provenances socio-culturelles des élèves avec tout ce qu'implique un enseignement diversifié ne laissant personne sur le bas-côté de la route; et pour ceux dont les difficultés perturbent trop, tant leur progression personnelle que parfois aussi celle de leur groupe classe, les 8 articles de la LEO relatifs à la Pédagogie différenciée prévoient des mesures adaptées (contrairement à Ecole 2010 qui ne préconise, comme complément aux dispositions de la loi actuelle, que des classes régionales d'encadrement pour les élèves du secondaire, ressemblant dangereusement à des sortes de classes ghettos à l'écart des autres).
-2) la LEO consacre également ses 15 articles relatifs aux Devoirs et droits des élèves et des parents à se donner les moyens d'appliquer une politique de responsabilités partagées entre familles et école (cet aspect fondamental de partenariat entre élèves, parents et école n'est tout simplement pas évoqué dans Ecole 2010).
Il serait donc irresponsable de revenir à une forme d'école d'antan telle que la préconise Ecole 2010 avec ses arguments passéistes et simplificateurs.
Par comparaison ça serait comme si, pour contrer le désarroi dans lequel l'actualité économique en crise plonge tout un chacun en Suisse, en Europe et dans le monde, il suffisait de ressortir de « bonnes vieilles méthodes » de régulation des marchés et d’en appliquer les directives comme de bons élèves. Si c'était si simple ça se saurait !
Le parallèle s'applique donc aussi à l'école publique. La « bonne vieille méthode » du maître dispensant année après année son enseignement de type explicite (sic), sans plus stimuler le développement des capacités participatives et celles de réflexions individuelles et en groupe des élèves, ne pourrait que produire un appauvrissement du niveau général de l'enseignement et de la formation de nos petits citoyens en herbe.
Les défis qui continueront à devoir être relevés par les prochaines générations sont de taille. Par conséquent, à des questions complexes, toutes réponses simplistes, comme celles présentées par Ecole 2010, s'avèrent très vite n'être que des réponses fausses.
Mireille Moia Carrard, enseignante de soutien pédagogique spécialisé dans les établissements scolaires de la région. (Nyon)